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Lille, le 6 juin 2007
A Monsieur le président du Conseil communal de concertation
Objet: examen du projet environnemental proposé par M. Quiquet et la ville de Lille
Les membres du conseil d'administration de l'association «Sauvons le site de la citadelle de Lille» se sont réunis le 23 mai 2007, afin d'examiner le projet d'aménagement du Champ de mars, à partir de plans et documents photographiques fournis par M. Quiquet adjoint au maire de Lille chargé de l'environnement.
Après en avoir longuement débattu, les membres du conseil d'administration ont entériné à l'unanimité les remarques et positions suivantes.
L'association prend acte de la volonté de la ville de Lille de s'attacher, après des décennies d'abandon et d'inaction, à élaborer un projet de réaménagement du Champ de mars. L'association apprécie les travaux de remise en l'état déjà engagés pour la rénovation des remparts, les allées piétonnes, ainsi que la gestion forestière de M. Freytet pour une meilleure lecture des ouvrages avancés, et prend acte de la volonté de reconstruire la passerelle Napoléon, mais relève l'oubli d'une volonté anciennement exprimée de réintroduire le kiosque à musique de l'esplanade.
Après étude du projet, l'association «sauvons le site de la citadelle de Lille» tient à exprimer par la présente son opposition ferme d'aménagement proposé par la ville de Lille. Nous estimons que l'élaboration d'un projet global du site de la citadelle est incontournable car il doit comprendre : L'esplanade, la haute et moyenne Deûle et ses ponts, l'avenue Mathias Delobelle, l'allée des marronniers, l'allée du petit paradis, le champ de mars et ses terrains de sport existants, le zoo, et l’emprise du stade Grimonprez Jooris après démolition.
L’importance du site pour l’ensemble de la métropole du point de vue environnemental et patrimonial, nous amène en outre à considérer que ce dossier relève plus de compétences de l’espace naturel métropolitain (ENM), qui a déjà entre autre la charge de réaménager les rives des canaux de la métropole y compris le bras mort de la Deûle à Lille. Nous estimons par ailleurs que l'installation pérenne sur le champ de mars de 1500 places de parking au coût prohibitif, est une erreur urbanistique majeure et qu’elle est attentatoire à l'esprit du classement en espace naturel du site inscrit en 1933. Ce projet est un facteur de pollution de l'air, de l'eau et des sols en raison notamment de la pose de 1500 plaques de béton. Le revêtement utilisé et l’ampleur du parking prévu s’expliquent pour l’essentiel par la volonté de continuer à accueillir sur le site la foire aux manèges du mois de septembre. L’investissement et les dommages ainsi causés soulèvent directement la question de la légitimité de la foire aux manèges in situ, incompatible avec la nature du site inscrit à vocation de glacis enherbé.
La même question se pose concernant le zoo dont la fréquentation annuelle de 1,5 million de visiteurs interdit tout développement sur place, sans parler des installations hétéroclites et parasites jouxtant la porte royale. Quant aux installations sportives héritées de l'armée sur le Champ de mars appelées à disparaître dans le projet, elles relèvent de la vocation et de la pratique aujourd'hui intense de sports pour tous, sur le site de la citadelle. Les associations sportives doivent faire partie du grand débat public et démocratique sur l’aménagement du site que nous attendons toujours. La destruction pure et simple d’une piste d’athlétisme, des courts de tennis méritent d’être reconsidérée.
L’association regrette qu’il ne soit plus question non plus dans le projet de réaliser la promenade piétonne de l'avenue Mathias Delobelle, allée des marronniers, et avenue du petit paradis telle que l'a préconisée la commission des affaires culturelles le 23 octobre 1974, entériné par la commission des sites le 21 novembre 1974 et adressé par M. G. Houvier, chef du SDAP à la Direction Départementale de l'Equipement, mais de réaliser un nouveau pont face au stade destiné à desservir le futur parking projeté sur-le-champ de mars, tout cela augmentant les pollutions et la concentration d'événements au détriment d'autres quartiers demandeurs à juste titre d'animations culturelles. C'est pourquoi nous estimons qu'une commission d'évaluation sur l'initiative de LMCU doit analyser après des années d'abandon la place réelle dans la métropole, que doit occuper le site de la Citadelle de Lille, afin de mieux répondre aux aspirations de nos contemporains et des générations qui nous suivrons. Les aménagements réalisés notamment en Belgique sur des sites comparables ont ici valeur d’exemples.
Notre association, dont les statuts prévoient qu’elle a pour but «la défense patrimoniale, environnementale et culturelle du site de la Citadelle de Lille » continue à œuvrer pour un classement au patrimoine mondial de l’Unesco de ce site. Elle considère qu’en l’état le projet de la Ville ne constitue pas un élément plaidant en ce sens.
Je vous prie de croire, Monsieur le président, à l’assurance de mon profond respect.
Pierre Courmont, président de SSCL
Date de création : 19/06/2007 @ 12:42
Dernière modification : 21/06/2007 @ 22:54
Catégorie : P. Courmont Président
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