© 20 Minutes | édition du 23.01.07
La Citadelle de Lille devra attendre : l'édifice ne fait pas partie des fortifications signées Vauban retenues par le gouvernement français pour l'inscription au patrimoine mondial de l'Unesco. Une décision qui fait hurler les associations Sauvons le site de la Citadelle et Renaissance du Lille ancien (RLA), qui ont déjà défendu avec succès la Citadelle – bâtie entre 1667 et 1671 – contre le projet de stade Grimonprez-Jooris-2 envisagé à proximité.
« En 2002, à l'époque du montage par l'association Vauban du projet de classement à l'Unesco, la ville de Lille cherchait à éviter de pénaliser son projet de grand stade », expliquait même hier Frédéric Sawicki, porte-parole de Sauvons le site de la Citadelle. Faux, répond la mairie. « Nous sommes impliqués, depuis 2001, dans Septentrion, un autre réseau de villes fortifiées, justifie Dominique Plancke, adjoint (Verts) de Lille au Patrimoine. Nous ne voulons pas les laisser tomber, d'autant qu'en rassemblant des villes françaises, belges et hollandaises Septentrion nous a permis de décrocher 700 000 e de financement européen. » « Sauf que la plupart des sites belges et hollandais sont en très mauvais état », explique Nicolas Faucherre, conseiller scientifique du projet Vauban. Et que sans le site lillois, la candidature de l'association Vauban, menée par le maire de Besançon, perd une tête de pont : « La Citadelle de Lille est la première ayant servi de modèle à Vauban et la mieux conservée de toutes. »
La ville de Lille n'a d'ailleurs pas fait une croix sur le classement à l'Unesco : « Nous allons attendre le dépôt d'un dossier par Septentrion », assure Dominique Plancke. « Il n'y a aucune incompatibilité entre le classement et nos activités, assure en tout cas le lieutenant-colonel Thomas Toussaint, conseiller juridique du corps de réaction rapide de l'Otan installé en juillet 2005 dans la Citadelle. Au contraire, ce serait un honneur. »
Olivier Aballain