|
Lu dans La Voix du Nord du 18/10/2006
EX-GRAND STADE
Grimonprez-Jooris : chronique d’une destruction annoncée
Pierre Mauroy et Martine Aubry sont d’accord sur le principe : le stade Grimonprez-Jooris doit être démoli. Reste à savoir quand.
Grimonprez-Jooris, c’est un vieux stade. Léo, le chien du concierge, qui termine son petit tour d’inspection quotidien, est là pour rappeler que le temps ne s’est pas arrêté après un certain LOSC-Bastia en mai 2004. Grimonprez-Jooris, c’est aussi un dossier. Celui pour lequel Martine Aubry et Pierre Mauroy ont trouvé un accord de principe : « Une destruction le plus vite possible », pour reprendre l’expression de la maire de Lille. LMCU peut en supporter la charge financière, dans le cadre d’un projet qui entrerait dans les compétences de l’Espace naturel métropolitain (comme l’a mentionné Pierre Mauroy lors de sa conférence de rentrée), mais a, pour ça, besoin de l’accord du conseil communautaire. Et personne n’a oublié que Grimonprez-Jooris ne fait pas l’unanimité dans les rangs métropolitains. Alors, un coup d’accélérateur pour l’aménagement de la citadelle que cette annonce-là ? Pas encore. Elle ne doit pas provoquer d’excès d’optimisme chez ceux qui rêvent d’un « Central Park » débarrassé de son stade trentenaire. L’accord entre la ville de Lille et LMCU n’est que verbal. D’aucuns assurent même que rien ne sera véritablement engagé sous cette mandature et qu’il faudra donc attendre le second semestre 2008 pour qu’à cet endroit le paysage évolue. Dans les rangs de l’association Sauvons le site de la Citadelle de Lille, qui a mené depuis 2002 le combat contre l’extension de Grimonprez-Jooris, on insiste sur le caractère d’urgence : « Plus vite la démolition interviendra, plus vite la rénovation de l’ensemble des glacis et du Champ de Mars pourra être mise en oeuvre. La valorisation patrimoniale et environnementale du site est à ce prix. » L’association réclame, par ailleurs, qu’une procédure de concertation soit engagée pour débattre de l’avenir de l’endroit. Histoire, peut-être, de ne pas reproduire les erreurs du passé ?
Grimonprez-Jooris, c’est encore une malle à souvenirs qu’on ouvre à l’envi. Une dizaine de supporters du LOSC y passe leur matinée. L’été, on joue aux boules ; l’hiver, on relève son col pour commenter l’actualité du club nordiste. Et puis, comme s’ils cherchaient la meilleure épitaphe, d’autres supporters, sur certains forums de discussions d’internet, recherchent le match qui s’y est déroulé et qui est susceptible d’avoir marqué l’histoire du LOSC de ces trente dernières années. Et pourquoi pas cette rencontre de Coupe de France remportée 5-1 par les Lillois face à des Bordelais qui avaient gagné 3-1 au match aller ? •
---
La Voix du Nord - 18/10/2006
LE PROJET
• > Quoi ?
L’ambition d’Éric Quiquet, adjoint Vert à l’environnement, est de redonner au parc de la Citadelle son lustre d’antan. La façade de l’Esplanade est le seul point noir du secteur. Pour la rendre attractive, il faut démolir Grimonprez-Jooris et retraiter les emprises militaires qui sont propriétés de Lille Métropole Communauté urbaine depuis le lancement du projet GJ II. De fait, un glacis végétal s’étendrait du Champ de Mars (pont du Ramponneau) jusqu’à l’allée du Petit Paradis.
• > Quand ?
Difficile à estimer. Il faut attendre que les deux conseils (de Lille et LMCU) aient statué sur le sort du stade. Ensuite, pour le projet du Champ de Mars, soumis à la loi sur l’eau, il y aura un délai administratif incompressible d’un an puis au moins six mois de travaux. Autant dire que ce n’est pas pour tout de suite.
• > Avec qui ?
Comme on le dit ci-contre, Martine Aubry et Pierre Mauroy sont d’accord sur le principe. Ville de Lille et Lille Métropole Communauté urbaine seront donc parties prenantes dans le projet. Lors de sa conférence de presse de rentrée, Pierre Mauroy a également évoqué l’Espace naturel métropolitain. Reste à savoir dans quelle mesure... Les financements seront donc partagés. Pour l’heure, le montant du projet – qui a été présenté aux forains, à l’association Sauvons le site de la Citadelle – s’élève à 13 ME (hors réfection des ponts et démolition du stade), dont 3 ME pris en charge par la ville pour les espaces verts.
• > Pour qui ?
« Pour les milliers de visiteurs qui fréquentent le parc de la Citadelle », défend Éric Quiquet.
Date de création : 18/10/2006 @ 13:59
Dernière modification : 24/01/2007 @ 09:06
Catégorie : Revue de Presse
Page lue 3073 fois
Imprimer l'article
| |