Communiqué de l’association Sauvons le site de la Citadelle de Lille – 22 janvier 2007 en réponse au dossier publié dans La Voix du Nord – Lille du 21 janvier.
Classement Unesco : Non il n’est pas trop tard !
Atterrant ! c’est le mot qui vient à l’esprit pour qualifier l’absence de la Citadelle Vauban de Lille dans la liste des sites retenus par le ministère de la Culture visant, en cette année de commémoration du tricentenaire de sa mort, à faire inscrire l’œuvre du plus grand architecte militaire français au patrimoine mondial de l’humanité. Comme l’a rappelé le professeur Nicolas Faucherre, conseiller scientifique du projet, lors d’une conférence ayant réuni à Marcq-en-Baroeul samedi dernier plus de 200 personnes à l’initiative des Vieilles maisons françaises, la Citadelle de Lille est la matrice de la plupart des citadelles conçues par Vauban. Gouverneur de Lille à partir de 1668, il a en outre contribué à façonner la ville en faisant naître un nouveau quartier autour de la fameuse rue Royale. C’est à partir de Lille qu’il a supervisé l’édification des nombreux citadelles et canaux du Nord, lesquels ont structuré la frontière qui sépare toujours la France de la Belgique. Excusez du peu. Sans Lille c’est tout simplement l’ensemble du projet porté par la France qui se trouve fragilisé.
Faut-il pour autant rendre l’armée seule responsable de cette situation. Alain Monferrand, président de l’association Vauban (et non président du Réseau comme l’indique à tort La Voix du Nord, lequel est présidé par le maire de Besançon, à l’initiative du projet) va vite en besogne en mettant en avant cet argument. S’il y a bien eu une note de service de la ministre de la Défense exprimant une réserve quant au choix de faire figurer Lille dans la « short list » ; cette note précise que cette réserve ne vaut que tant l’OTAN n’aura pas pris définitivement place dans la citadelle. En outre cette note est postérieure à la décision de la Ville de Lille de ne pas s’intégrer au réseau porté par Besançon, ce qui explique que bien peu de personnes se soient mobilisées pour convaincre la ministre de la Défense d’accorder son autorisation. L’impossibilité d’accéder à l’intérieur d’un site ou son caractère militaire n’a en effet jamais été un obstacle à l’inscription d’un site par l’UNESCO comme le prouve la présence de la Citadelle d’Arras, qui continue à abriter l’armée, dans la liste des sites retenus ! Rappelons le, l’intérêt principal de la citadelle de Lille, comme de la plupart des autres monuments de Vauban, réside dans ses remparts et fortifications, non dans ses bâtiments intérieurs.
La cause principale de ce pataquès est ailleurs. Elle tient au refus initial de la Ville de Lille de s’engager activement dans le projet initié en 2002 par la Ville de Besançon. Et pour cause. Il fallait alors se garder de donner aux associations de défense du patrimoine et aux juges un motif d’invalidation du projet de grand stade ! Ce n’est que dans un second temps que Lille s’est raccrochée au réseau Septentrion dont elle n’a nullement été un élément moteur contrairement à ce que laisse entendre Dominique Plancke, adjoint au patrimoine. Alors pitié, maintenant que le projet de grand stade est enterré, mesdames et messieurs les élus de Lille et de la métropole, cessez de tergiverser, profitez du dynamisme exceptionnel des associations locales de défense et de promotion du patrimoine et de l’engouement de votre population pour Vauban et son oeuvre, pour dire clairement que vous voulez intégrer le Réseau des sites majeurs. Le classement de la Citadelle de Lille par l’Unesco ne pourra que bénéficier à l’ensemble des citadelles du Nord.
Frédéric Sawicki, porte-parole de l’association Sauvons le site de la Citadelle de Lille